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Changement climatique

L’impact climatique des transports : Analyse des émissions de gaz à effet de serre

EN BREF

  • Transport : principal contributeur aux émissions de gaz à effet de serre en France, représentant 34% des émissions nationales.
  • Émissions en baisse depuis 2019, mais augmentation de 3% depuis 1990.
  • 94% des émissions proviennent du transport routier, majoritairement des véhicules particuliers.
  • Détails des modes de transport et leurs impacts environnementaux : voitures, avions, trains, etc.
  • Objectif de neutralité carbone en 2050 et réduction des émissions de 28% d’ici 2030.
  • Progrès vers une décarbonation des transports avec l’essor des véhicules électrifiés.

Le secteur des transports est le principal contributeur aux émissions de gaz à effet de serre en France, représentant 34 % des émissions nationales en 2023. Bien que ces émissions aient diminué depuis 2019, elles ont globalement augmenté de 3 % depuis 1990, en raison d’une circulation routière en plein essor. La majorité des émissions, soit 94 %, proviennent du transport routier, principalement des véhicules particuliers. Les émissions par kilomètre varient selon le mode de transport, l’avion étant le plus émetteur, suivie par la voiture thermique. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la France a pour objectif une réduction significative des émissions, avec des lois visant à interdire la vente de voitures à moteur thermique d’ici 2035.

Le secteur des transports est un acteur majeur des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France, constituant un tiers des émissions nationales en 2023. Malgré une tendance à la baisse des émissions depuis 2019, ce secteur demeure le seul à avoir enregistré une hausse depuis 1990. Cet article vise à analyser les causes, les chiffres et les tendances des émissions de GES dans le domaine des transports, en mettant en lumière les divers modes de transport et leur impact environnemental. Une attention particulière sera accordée à l’évolution des émissions, aux objectifs de décarbonation fixés par la France, ainsi qu’à l’évolution des véhicules, notamment les voitures particulières, les poids lourds et les véhicules utilitaires légers.

Les émissions de gaz à effet de serre des transports : un aperçu

Comment sont comptabilisées les émissions des transports ?

Le secteur des transports englobe l’ensemble des déplacements réalisés sur le territoire français, que ceux-ci soient liés au transport de marchandises ou de personnes. Il est important de noter que certaines conventions influencent la façon dont ces émissions sont mesurées et comptabilisées. Les déplacements à l’international, par exemple, sont généralement exclus des statistiques nationales. Seules les émissions des déplacements effectués entre deux ports ou aéroports localisés en France sont prises en compte.

D’autres spécificités incluent le fait que les émissions liées au transport routier proviennent non seulement des véhicules immatriculés en France, mais aussi des poids lourds étrangers transitant sur le territoire. Il convient également de souligner que les émissions liées à la fabrication des véhicules et aux carburants, ainsi que celles associées à la production d’électricité, ne sont pas intégrées dans les données de ce secteur. Cela implique que l’analyse ne couvre que les émissions directes générées par l’utilisation des moyens de transport.

Chiffres clés des émissions de GES des transports

En 2023, le transport reste le premier secteur émetteur de GES en France, représentant 34 % des émissions nationales, soit 126,8 millions de tonnes équivalent CO2. À titre de comparaison, ce secteur n’occupait qu’une place secondaire en 1990, alors qu’il ne représentait que 23 % du total national des émissions. Ce changement met en évidence l’augmentation de l’impact du secteur des transports sur l’environnement.

Les modes de transport et leurs émissions de GES

Le poids prépondérant du transport routier

Le transport routier est de loin la principale source d’émissions de GES dans le domaine des transports. En 2023, il représente 94 % des émissions du secteur, tandis que les autres modes de transports, tels que l’aérien, le maritime, fluvial et ferroviaire, ne comptent que pour 6 % des émissions. Parmi les différentes catégories de transport routier, les véhicules particuliers, majoritairement utilisés par les ménages, sont responsables de plus de la moitié (53 %) des émissions.

En outre, les poids lourds, y compris les bus et cars, représentent 24 % des émissions de GES, tandis que les véhicules utilitaires légers contribuent à hauteur de 16 %. Les émissions des deux-roues ne représentent qu’une part infime du total.

Les émissions de GES selon le mode de transport

Il est essentiel de prendre en compte que les émissions varient considérablement selon le mode de transport utilisé. Par exemple, l’avion est à la fois le mode le plus émetteur par kilomètre parcouru, en moyenne 259 grammes de CO2, suivi de près par la voiture thermique, qui émet environ 218 grammes par kilomètre. En comparaison, le train génère entre 3 et 30 grammes de CO2 par passager-kilomètre, selon qu’il s’agit d’une ligne électrifiée ou non.

D’autres modes de transport comme le bus urbain thermique émettent 113 grammes par passager-kilomètre, tandis que les autocars émettent seulement 29 grammes. Enfin, la marche et le vélo n’émettent pratiquement pas de GES, illustrant l’importance d’encourager ces modes de transport durables.

Évolution des émissions de GES des transports

Malgré une réduction de 31 % des émissions nationales de GES entre 1990 et 2023, les émissions du secteur des transports ont quant à elles augmenté de 3 %. Cela fait de ce secteur le seul à enregistrer une hausse sur une période où l’ensemble des autres secteurs ont réussi à diminuer leurs émissions. Cette tendance contraste avec la baisse de 24 % des émissions de CO2 par kilomètre parcouru, qui peut être attribuée à l’amélioration des performances énergétiques des véhicules et à l’arrivée sur le marché de modèles hybrides et électriques.

Cependant, ces avancées technologiques sont généralement contrebalancées par une augmentation de la circulation routière, ainsi que par le vieillissement du parc automobile et la croissance des achats de motorisations à essence, plus émettrices que les modèles diesel. La nécessité de décarboner ce secteur se fait alors de plus en plus pressante, avec des obligations fixées pour limiter une hausse continue des émissions.

Objectifs de décarbonation des transports en France

Dans le cadre des engagements pris au niveau national, la France vise une neutralité carbone d’ici 2050, visant l’équilibre entre les émissions de GES et leur absorption. La stratégie nationale implique une décarbonation quasi totale des transports d’ici cette échéance, avec comme objectif intermédiaire une réduction de 28 % des émissions d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2015.

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, des lois ont été promulguées, incluant l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteurs thermiques (c’est-à-dire alimentés par des énergies fossiles) d’ici 2040, suivi d’une restriction sur les véhicules émettant plus de 95 grammes de CO2 par kilomètre à partir de 2030. Ces mesures sont conçues pour favoriser l’émergence d’une mobilité plus durable, notamment à travers l’expansion des véhicules électrifiés.

Sur le plan européen, les États membres ont également pris des mesures significatives, avec l’interdiction prévue de vendre des voitures à moteurs thermiques à partir de 2035. Ces initiatives collectives visent à renforcer les efforts pour réduire significativement l’impact du secteur des transports sur les émissions de GES.

Zoom sur les voitures particulières

Un poids lourd dans les émissions des transports

En 2023, les voitures particulières représentaient 53 % des émissions de GES du secteur, équivalentes à 67,4 millions de tonnes de CO2. Avec un parc de 39,3 millions de véhicules, près de 91 % des véhicules sont à moteur thermique, essence ou diesel. La part des voitures diesel, bien que toujours majoritaire, a été observée en déclin, tandis que les modèles hybrides non rechargeables avaient une part modeste de 4,4 % du parc automobile.

Les véhicules électriques, bien que toujours sous-représentés, ont vu leur part d’immatriculations remonter significativement, stimulée par des incitations gouvernementales. Avec 17 % des immatriculations en 2023, les véhicules électriques se hissent en tête des motorisations alternatives, dépassant même les hybrides rechargeables, qui ont vu leur part augmenter également, atteignant 9,2 %.

La réduction des émissions de CO2 moyennes des voitures immatriculées a été notable en 2023, avec une baisse enregistrée à 96,2 grammes par kilomètre, grâce à une plus grande part de véhicules électriques, contribuant ainsi à un mouvement vers une mobilité plus respectueuse de l’environnement.

Zoom sur les véhicules utilitaires légers

Les véhicules utilitaires légers, tels que les camionnettes, sont essentiels pour le transport aussi bien de personnes que de marchandises. En 2023, ils ont émis 19,5 millions de tonnes de CO2, représentant approximativement 15,4 % des émissions du secteur des transports. Cette catégorie a enregistré une augmentation de 4,6 % de ses émissions depuis 1990.

Au 1er janvier 2024, il y a environ 6,5 millions de ces véhicules en circulation, dont 78 % sont des camionnettes, majoritairement diesel. Une transition vers des motorisations plus respectueuses de l’environnement est nécessaire pour diminuer l’empreinte carbone de cette catégorie de véhicules ainsi que pour optimiser leur performance énergétique.

Zoom sur les poids lourds

Les poids lourds, au nombre de 625 000 véhicules en circulation au début de 2024, ont également un rôle significatif, générant 27,9 millions de tonnes de CO2 en 2023, soit 22 % des émissions totales du secteur des transports. Entre 1990 et 2023, leurs émissions ont connu une augmentation modeste de 4,8 %, une tendance qui peut être attribuée à la hausse de la demande de transport de marchandises.

Les niveaux d’émissions unitaires des poids lourds ont stagné depuis 1990, se chiffrant à 1209 grammes de CO2 par kilomètre en 2022. Une majorité écrasante de ces véhicules (97,7 %) fonctionne grâce à des motorisations diesel, qui sont généralement plus polluantes sur le plan des GES.

Zoom sur les autobus et autocars

Les autobus et autocars, quant à eux, ont émis 2,8 millions de tonnes de CO2 en 2023, représentant environ 2,3 % des émissions totales du secteur. Au début de 2024, 66 100 autocars et 27 800 autobus étaient en service sur le territoire français. En l’espace de dix ans, le nombre d’autobus en circulation a augmenté de 30,8 %, un fait à relier à la recherche d’une mobilité urbaine plus verte.

Actuellement, la conversion vers des motorisations électriques pour les autobus se développe plus rapidement que pour les autocars, étant donné leur usage stationnaire dans les grandes villes. En 2024, la part de marché des autobus à moteur diesel thermique a connu une chute dramatique, tombant de 94,2 % en 2014 à seulement 12,0 %.

Zoom sur le transport aérien, maritime et fluvial

Le transport aérien a émis 4,5 millions de tonnes de CO2 en 2023, équivalent à 3,5 % des émissions totales du secteur. L’ensemble des transports aériens, y compris les trajets internationaux, a connu une hausse de 15,9 % par rapport à l’année précédente, totalisant 16,3 millions de tonnes. Bien que les émissions aient baissé par rapport aux pics de 2004 à 2019, elles continuent d’excéder de 58,5 % les niveaux d’émissions observés en 1990.

Concernant le transport fluvial et maritime, il a produit 2,8 millions de tonnes de CO2 en 2023, ce qui représente 2,2 % des émissions du secteur. Lorsque l’on inclut les émissions internationales, le total atteint 6,2 millions de tonnes. Cependant, on observe une légère tendance à la hausse de ces émissions depuis 1990, ce qui souligne l’importance d’intégrer la durabilité dans tous les segments du transport.

Zoom sur le transport de voyageurs

À l’échelle intérieure, la dynamique du transport de voyageurs est significative, avec 1 033 milliards de kilomètres parcourus en 2023, un chiffre relativement stable par rapport à l’année précédente. Le transport individuel en véhicules particuliers continue de dominer, bien qu’il ait enregistré une légère baisse de 1,6 %. Malgré cette dynamique, les voitures particulières représentent toujours 82,2 % du mode de transport intérieur. En revanche, le transport ferré de voyageurs, dans une tendance opposée, a dépassé son niveau de 2019 de 6,5 %. Cela pourrait refléter un changement progressif vers des options de transport moins polluantes et plus durables.

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Témoignages sur l’impact climatique des transports

Le secteur des transports, représentant près de 34 % des émissions de gaz à effet de serre en France, suscite de vives inquiétudes parmi les citoyens. Nombreux sont ceux qui réalisent l’ampleur de ce défi environnemental. Alice, une jeune active, témoigne : « Chaque fois que je prends ma voiture pour un court trajet, je me demande si je ne devrais pas plutôt utiliser le vélo. Je sais que les émissions de CO2 liées à la voiture sont énormes, et cela me fait réfléchir à mon empreinte écologique. »

Paul, un père de famille, partage également son expérience : « Nous avons décidé de ne plus utiliser notre voiture pour les trajets quotidiens. Avec les enfants, nous optons plutôt pour les transports en commun ou la marche. Cela nous permet de réduire notre impact, mais je suis conscient que cela doit aussi passer par une réduction des émissions de gaz à effet de serre à un niveau plus global. »

Jean, un professionnel du secteur, explique que la transition énergétique est essentielle : « En tant que responsable d’une société de transport, je constate que nous devons évoluer vers des solutions plus vertes. Les véhicules électriques représentent une part croissante de notre flotte, mais nous devons également encourager nos clients à réduire leur dépendance aux poids lourds qui polluent davantage. »

Marie, une étudiante, témoigne des effets de la crise climatique sur ses choix de vie : « Je fais de mon mieux pour utiliser des modes de transport moins polluants. C’est déconcertant de voir que malgré les progrès technologiques, les émissions de GES continuent d’augmenter. Je pense que chacun doit s’impliquer. »

Enfin, un représentant d’une ONG environnementale souligne l’urgence d’agir : « Les chiffres sont alarmants. En 2023, le transport reste le secteur le plus polluant. Nous devons sensibiliser davantage la population sur l’importance de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour notre planète et pour les générations futures. »

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